Par Anouk Dunant Gonzenbach
A l’initiative de deux collègues engagés dans l’archivage électronique (quel doux euphémisme), une rencontre a été organisée en Suisse romande dans l’idée de mettre en place une communauté de pratique en matière d’archivage numérique, au sein de laquelle se retrouveraient à titre personnel des personnes qui ont affaire à l’archivage électronique au-delà des frontières de notre monde des archives (bibliothécaires, conservateurs, etc.).
A quels besoins répond la création d’une telle communauté?
Nous ressentons le besoin de créer des synergies parmi nos projets et d’échanger sur des questions pratiques.
Une quinzaine de participants a répondu présent à cette invitation. Nous sommes pour la majorité actifs dans le domaine depuis une petite dizaine d’années et formés sur le tas, ou plutôt auto-formés. Sommes-nous une génération Winkelried, la prochaine bénéficiant d’une réelle formation et engagée comme e-archivistes?
Les études montrent que pour l’instant, les projets d’archivages électroniques ont été pris en main par des personnes dont le critère dominant est la motivation. Cela correspond aux profils réunis autour de la table.
Pour cette première rencontre, nous avons échangé sur le thème des stratégies personnelles de veille.
Force est de constater que personne n’a réussi à mettre en place une stratégie de veille qui fonctionne, car le temps à disposition n’est pas suffisant. Plus personne n’a le temps d’effectuer de la veille sur le temps de travail, alors elle se fait en dehors. Motivés, je vous dis. La discussion en petits groupes a l’avantage de nous permettre de débriefer entre pairs sur nos difficultés (par exemple, quand tu te mailes un tweet au travail pour le lire plus tard, et que finalement tu te le remailes à la maison pour le lire encore plus tard). Nous ressentons également le même vertige devant la multiplication des sujets: tout d’abord il y a eu uniquement l’archivage électronique, puis la problématique de la gouvernance de l’information, puis l’open data, puis les big data…
Veille : voici notre liste des principales sources d’information:
Le web
- Les blogs personnels professionnels
- Les blogs institutionnels
- Les sites de projets réalisés entre 2005 et 2009, documentation en ligne issus de projets européens ( par exemple www.scape-project.eu )
- Utilisation d’outils en ligne (collection de bookmarks comme Diigo ; flux RSS – lecteur Feedly
- Les centres de compétences : Kost-ceco; cines, Library of Congress; Nestor ; digital preservation coalition dpc ;The open Planets Foundation .
et tout cela et plus en grande partie par : Twitter (dont les très précieux @archiveilleurs)
Les réseaux sociaux
- Linkedin (groupes)
La littérature professionelle
- Les ouvrages de références (exemple: Françoise Banat-Berger, Laurent Duplouy, Claude Huc, L’archivage numérique à long terme, les débuts de la maturité?, Direction des Archives de France, 2009.)
- Les revues généralistes (par exemple www.archimag.com)
- Les dossiers spécifiques
Les échanges “sur le terrain”:
- Les colloques et conférences
- Les réunions de l’association professionnelles (essentiellement les trajets de train et pauses informelles)
- Les visites d’autres institutions
- Les collaboration dans des projets trans-institutionnels
- Les échanges avec les informaticiens dans nos organisations
Le coaching par des groupes d’experts (Memoriav (patrimoine audio-visuel) , CECO…)
Les réseaux et association professionnelles
Maintenir une pratique personnelle en informatique : les mains dans le cambouis:
- A domicile, dans les domaines les plus divers possibles
- Sur le lieu de travail, mais limité par le dispositif de sécurité.
En conclusion, ou plutôt en point de départ de cette communauté de pratique, elle va certainement se développer et s’élargir. Formalisée désormais (il faut dire qu’on était déjà tous plus ou moins copains par les efforts traversés dans nos cantons respectifs), cette communauté est un solide appui auquel faire appel en cas de doute, de question ou de besoin d’échange.