Par Anouk Dunant Gonzenbach
« Flocons, papillons, la fenêtre la fenêtre
Flocons, papillons, la fenêtre est en coton »
Anne Sylvestre
L’hiver est là, Anne Sylvestre n’est plus là, le virus est là, Noël en famille on n’y arrivera pas… Il est temps de donner la parole aux enfants, à l’avenir, aux enfants que nous étions, à ceux qui seront, et sur ce blog évidemment, cela passe par les archives.
Les archives des enfants? Archives de l’enfance? Voici un billet sur La CRIÉE (communauté de recherche interdisciplinaire sur l’éducation et l’enfance), qui a pour objectif de contribuer à l’histoire de l’éducation et de l’enfance, par des recherches, des publications et des expositions.
La CRIEE
Tout débute en 1988, quand la CRIEE commence à constituer une collection pour sauvegarder le patrimoine scolaire genevois, en rassemblant les « souvenirs d’école et d’enfance » dispersés dans les caves et les greniers des anciens élèves et maîtres, comme il est écrit sur son site. J’imagine bien les archivistes (les archivistes sont formidables, l’a-t-on assez dit?) écumant les greniers genevois poussiéreux avec leur hotte.
Trente-deux ans plus tard, la CRIEE est riche de 22’000 objets et documents d’archives privées. L’histoire de l’école genevoise est là, dans ces documents produits par ses acteurs directs, les élèves et enseignant.e.s des écoles enfantines, primaires et secondaires!
La base de données de la CRIEE est disponible en ligne et contient des milliers de descriptions de manuels scolaires, cahiers, photos de classe, courses d’écoles, carnets, exercices de coutures ou plumiers ainsi que des images numérisées.
A voir à la rue de l’Hôtel-de-Ville
L’âme, la cheville ouvrière et la tête pensante de la CRIEEE, c’est Chantal Renevey Fry, l’archiviste du département de l’instruction publique (DIP), avec l’assistance indispensable de sa collaboratrice Klara Tuszynski. Régulièrement, en plus d’expositions à la Maison Tavel, elle présente des archives dans les vitrines du siège du DIP à la rue de l’Hôtel-de-Ville.
Actuellement, et ce sont ses mots, elle nous invite à un voyage aux temps de l’Escalade et de Noël, et dans l’hiver de plusieurs enfances successives.
Cette exposition, écrit-elle, « n’a pas d’autre ambition que de vous offrir un peu d’évasion et de souvenirs en cette période un peu compliquée et de vous permettre de vous évader quelques instants dans une nostalgie heureuse.
Et si vous n’aimez pas l’hiver (ou cet hiver en particulier…), n’oubliez pas :
« Il neigera, il neigera, puis un jour le printemps viendra.
Et sur les branches il neigera
des fleurs de pomme et du lilas »
Anne Sylvestre
Chantal nous offre pour terminer une jolie perle datée de 1959, pour toutes les familles qui ne pourront pas se réunir au complet en ce mois de décembre:
« Cher grand-papa et grand-maman;
Je suis un peu triste de ne pas fêter Noël avec vous »