Mais pourquoi ai-je cette chanson de Stromae qui me vient à l’esprit? Je suis à Reykjavik, à la Conférence 2015 de l’ICA et j’assiste à l’assemblée générale de l’association internationale des Archives Francophones (AIAF). Je sais. Le PIAF est à l’ordre du jour. Association d’idées. Et je tweete. Le petit oiseau bleu vole dans ma tête et je discute avec Didier Grange, président du comité de pilotage du Portail depuis 2009.
L’objectif principal du PIAF est de doter la communauté archivistique francophone de ressources utiles à la formation.
Ce portail comporte trois volets principaux :
1) Se former : ce volet est composé de 15 modules destinés à la formation et l’auto-formation. Ces modules couvrent tous les aspects de l’archivistique. C’est la partie la plus utilisée du site. Le module le plus téléchargé est celui consacré à la gestion des documents, par Cynthia Couture. Ce volet contient également un glossaire.
2) Se documenter : ce volet contient une bibliographie, dont la prochaine mise à jour sera en ligne fin 2015. A ma connaissance, le site du PIAF est le seul endroit où l’on peut trouver un tel outil. Cette bibliographie découle entre autre du dépouillement de plusieurs revues professionnelles dont Arbido ou la Gazette des archives. On y trouve également un annuaire qui donne accès aux sites Internet des archives de la Francophonie.
3) E Pro : il s’agit d’un espace de travail collaboratif, sorte de Facebook des archivistes qui permet de créer des groupes de travail et de partager ses propres réalisations. La nouvelle version devrait être mise en ligne en janvier 2016.
De nouveaux modules de formation sont en cours de réalisation : une partie sur l’audiovisuel et une autre sur les cartes et plans, par exemple. Le module 9, numérisation, sera également mis en ligne.
Ce portail est à considérer comme un référentiel en évolution. Le comité de pilotage est composé de 15 personnes. Des contributeurs et rédacteurs fournissent le contenu. Environ 1000 personnes sont inscrites dans la communauté E Pro. En 2016, ce site bénéficiera de nombreuses retouches.
A l’occasion de son assemblée générale qui aura lieu le 10 septembre prochain à Porrentruy (Jura), l’association des archivistes suisses (AAS) dévoile son nouveau site web. Ce site intègre une plateforme d’échange pour la communauté archivistique suisse.
Fruit de réflexions intenses d’un groupe de travail plus ou moins informel, cette plateforme d’échange, tadaaaaaa, est baptisée Traces. Pourquoi ce nom et quel est l’objectif de cette plateforme?
Laisser une trace
Un document d’archive, une trace, un témoignage du passé et un ancrage dans le présent. Nous, humains, avons tellement besoin de traces, d’en laisser, d’en (re)trouver, d’imaginer et de construire à partir de ces traces, peut-être aujourd’hui plus que jamais. Nous, archivistes, avons pour mission de les conserver mais aussi d’assurer la traçabilité à venir des données actuelles. Les traces sous toutes leurs formes, voilà l’objet de cette plateforme. Les archives d’hier, d’aujourd’hui et de demain et toute la palette de leurs fonctions.
Objectif de cette plateforme
Sous forme de blog, Traces permet de s’exprimer, demander, partager, discuter, débattre, commenter, présenter et favoriser l’échange entre les membres du réseau AAS. Chaque membre peut publier sur Traces.
Un GovJam est un évènement -un sprint de l’innovation autour du secteur public- qui dure 48 heures et qui a pour but de délivrer un résultat sur un thème livré le jour même (en 2014, le thème était « la confiance – (T)RUST »). Cet événement a lieu en parallèle dans le monde entier.
Les objectifs sont de tester de nouveaux outils de design thinking, de décloisonner l’administration et de l’ouvrir sur la cité, d’illustrer la valeur des méthodes de design de services, d’identifier les énergies positives et de donner une image moderne de l’administration. Défi supplémentaire : démontrer que tous ces objectifs peuvent être réalisés sur 3 jours. Un GovJam est ouvert à tous les collaborateurs d’une administration, aux citoyens et à toute personne motivée.
A Genève, cet évènement s’est déroulé dans la cour de l’Hôtel de Ville, sous l’impulsion de la Chancellerie d’Etat, du département de la sécurité et de l’économie (DSE) et de Think Services – joli contraste entre le lieu historique et l’objectif résolument tourné vers l’innovation. Les participants sont accueillis au fil de l’eau (il n’y a pas d’obligation de rester les trois jours de suite), et mélangés.
A 15h le premier jour, le thème est dévoilé. Mais pas question de le diffuser sur les réseaux sociaux, le secret est requis jusqu’à ce que l’événement soit déclenché sur tous les fuseaux horaires. Il s’agissait de sortir de la zone de confort, nous sommes sortis de la zone de confort : le thème est un pictogramme.
4 groupes se forment ensuite pour la partie « idéation », autrement dit « production d’idées».
Les trois idées les plus prometteuses de chaque groupe sont retenues, puis restituées en plénière. Par exemple : « Savoir-Recevoir » : mettre à disposition un toolkit pour les espaces d’accueil. Les idées sont ensuite concrétisées à l’aide de boîtes (service boxes).
(photo @patgen)
A la fin du 3e jour, l’événement se termine à Genève par la présentation de deux réalisations des GovJammers :
On a beau lutter, rien n’y fait, notre image est poussiéreuse et à chignon. On se pose plein de questions. Changer de vocabulaire? Quand on remonte la chaîne documentaire pour aller dans la vie, la vraie, là où l’histoire c’est le présent, là où l’histoire est en devenir et non à écrire, on côtoie tout plein de gens formidables à qui on s’efforce de faire comprendre que le salut passe par la gouvernance de l’information, et on se heurte à notre désignation. Archiviste. Alors quoi, transformer le mot ? Records manager? gestionnaire de l’information? Colorier avec des pinceaux couleur glamour les différentes nuances de notre profession ? Est-ce que cela va changer quelque chose ?
C’est finalement sur l’ensemble du cycle de vie du document que nous avons un défaut d’image et que nous en souffrons (ou pas). La preuve par les Journées des archives de Louvain, lors desquelles un jeune collègue exprimait sa douleur relative à l’image de la barbe de l’archiviste qui pousse au rythme des années de fonction.
Je ne suis pas sûre qu’on arrive à changer le mot. Mais. Et le message, si on allait le refaire?
Jeunes (tout le monde est jeune, dans la tête) et enthousiastes, bien dans nos baskets et nos talons, nous approprier le message, le discours, les missions, les absorber et les transmettre avec nos mots, notre enthousiasme et nos convictions (les miennes sont ici).
Je sais, on le fait déjà, mais si on tentait cela en étant conscient de cette réappropriation ?
Oui je sais aussi, nous ne sommes pas au centre du monde, et si on l’oublie, Frédéric Sardet est là pour nous le rappeler (à coup de Chokotoff s’il le faut). Mais notre petit bout de monde, pourquoi pas le rendre un peu poétique parfois ?
C’était un petit coup de cœur à l’occasion de l’anniversaire des trois ans de ce blog.
Un hackathon est un événement de deux jours sous forme de workshop lors duquel des développeurs informatiques collaborent avec des chercheurs autour de projets d’applications informatiques.
Le premier Hackathon culturel suisse a eu lieu à la Bibliothèque nationale à Berne les 27 et 28 février 2015, organisé par le groupe detravail OpenGLAM (openglam.ch) en collaboration avec la Bibliothèque nationale suisse etd’autres institutions, dont infoclio.ch (GLAM est l’acronyme de Galleries, libraries, Archives and Museums).
Il a réuni une centaine de personnes,chercheurs, acteurs culturels, archivistes, bibliothécaires, programmeurs et wikipédienspour travailler avec des données du monde de la culture. Ces données sont par exemple des inventaires d’archives ou des collections de photos (collections de photos de la Ville de Zurich, inventaire des documents diplomatiques suisses-Dodis, collection de photos du musée historique de Bâle, Journal de Genève numérisé, etc.), des procès-verbaux de gouvernements cantonaux ou les images numérisées des Conventions de Genève, téléchargeables ici.
Mais que peuvent bien faire cent geekettes et geeks pendant deux jours avec des données culturelles?
Après une brève présentation des jeux de données, les participants qui viennent avec une idée précise l’exposent en
plénière : médiation numérique en milieu muséal, lier des images à un lieu (tourisme), outil qui aide à traduire des documents d’archives, import de données dans Wikidata, etc.
Une pause, pendant laquelle chacun se rallie à un projet, puis les groupes se constituent et commencent à travailler. En parallèle ont lieu des ateliers sur le linked open data, Wikidata…
Voici quelques exemples de résultats :
· Géoréférencement de cartes historiques de la Suisse provenant de la collection Marcel Zumstein, et superposition sur la
carte actuelle : http://klokan.github.io/openglambern/
· Une performance artistique : deux acteurs dans un dialogue avec des mots tirés des jeux de données, dont une partie
« itinéraire poétique à travers les monuments classés »
· Importation de la collection de photos de la Ville de Zurich dans Wikimedia commons : ajouter des métadonnées, des
mots-clés (nom d’un église par exemple) et le nom du photographe. La présence d’une archiviste (Archives fédérales) avait tout son sens pour le choix des métadonnées, la description des photos et l’orientation dans la collection de photos : http://make.opendata.ch/wiki/project:historical_views_of_zurich_data_upload
· Enrichir des articles de Wikipedia avec les photos de la publication “Zürich 1799: Eine Stadt erlebt den Krieg”, publiée
par la Ville de Zurich sous la licence CC-BY-SA-3.0 : http://make.opendata.ch/wiki/project:zuerich_1799
· Développement d’un petit outil qui récupère les catégorie de Wikimedia Commons afin que les GLAM puissent les utiliser pour indexer leurs documents, par exemple des collections de photos..
En plus détaillé, voici le projet auquel j’ai participé :
· Documentsdiplomatiques suisses et presse genevoise, 1914
Ce projet utilise deux jeux de données : les documents diplomatiques suisses et le Journal de Genève (quotidien genevois aujourd’hui disparu, dont la collection numérisée est disponible en ligne). L’objectif est de connecter des articles de presse du Journal de Genève (quotidien genevois numérisé en ligne) et un échantillon de la collection des Documents diplomatiques suisses (Dodis). Le principe est d’effectuer une requête dans les descriptions de Dodis (métadonnées) pour rechercher, sur un intervalle de temps précis, ce qui apparaît dans la presse en comparant les occurrences qui se trouvent dans les deux jeux de données. Il sera ainsi possible d’examiner si la presse écrite reflète ce qui se passe au niveau diplomatique. Le projet se concentre sur la période de l’été 1914.
Il s’agit d’épurer les articles du Journal de Genève (enlever tout le bruit, par exemple les termes plus petits que 4 signes). L’épuration est un travail énorme, qui correpond à un pré-process d’indexation du journal. Des comparaisons sont créés sur des vecteurs de petite taille et des paires sont faites entre l’index du mot et l’occurrence de ce mot. Des groupes sémantiques sont ainsi recomposés (thésaurus).
Les difficultés sont techniques, mais pas que. Par exemple, il y a le problème de la masse à traiter : au début, le travail est effectué sur 15 jours de données du journal, puis sur 3 mois. Ou encore, certains documents étaient classifiés à l’époque, donc les décisions dont il est question n’apparaissent pas dans la presse.
La deuxième partie du projet a été de géolocaliser le corpus. Les métadonnées de lieu sont extraites de jeux de données et géoréférencées sur une carte géographique.
En conclusion, je pense qu’il est important que les institutions d’archives mettent à disposition des jeux de données en open data pour ce genre d’événement. J’ai trouvé passionnant de participer et d’observer quels usages peuvent être faits des données culturelles et de travailler avec des développeurs géniaux. Deux jours devant un écran, nourris en intraveineuse à coup de sandwiches au salami et finir les yeux explosés, c’est aussi une expérience à vivre ! Merci infiniment aux organisateurs de ce hackathon culturel. Les résultats de projets, documentés sur la wiki du Hackathon.
Le paradoxe de la carte réside dans le fait qu’elle sert à faire état de territoires découverts et à en découvrir de nouveaux. A notre époque, les nouveaux territoires ne sont plus à découvrir sur la terre mais dans les couches du temps. Aujourd’hui, il est désormais possible de réunir chaque fragment de connaissance pour former une vision globale grâce à la technologie et de synthétiser sur des cartes les connaissances acquises, sur un référentiel unique. Il est ainsi possible d’exploiter mieux les cartes historiques car la géomatique offre les moyens pour ce faire. L’orientation et les différences d’échelles de plans peuvent désormais être confrontées et superposées facilement, ce qui permet de nouvelles interprétations historiques.
La cartographie n’est pas un sujet habituellement traité en archivistique. Lors de la 2e conférence annuelle des archives de l’ICA à Gérone en octobre 2014, nous avons présenté comment les cartes et données historiques genevoises ont été intégrées au système d’information du territoire genevois (SITG). Nous avons souhaité expliquer une démarche illustrée par un exemple d’utilisation différent des sources historiques et d’engagement d’activités archivistiques dans un tel projet.
Je ne vais pas faire ici un billet sur les points forts métier de cette passionnante conférence internationale (cela viendra peut-être dans un deuxième temps, hein @souslapoussiere ?). Non, ce dont je voulais témoigner ici, c’est des émotions suscitées par la séance de clôture et mes quelques réflexions qui en ont suivi.
A la toute fin de ce congrès de trois jours et en guise de conclusion, trois jeunes professionnels, actifs depuis une année au niveau de l’ICA (Association internationale des archivistes), ont témoigné de leur engagement. Il s’agissait pour l’ICA d’une volonté d’intégrer des jeunes professionnels au niveau international. Ces trois jeunes collègues viennent de pays où la problématique des archives relève d’un enjeu fort.
Brenda Mamvura (archives nationales du Zimbabwe) a parlé avec enthousiasme, un enthousiasme porteur de tout l’espoir que les archives peuvent apporter en matière de démocratie et de tout ce qu’il est possible de faire ensemble. Dynamique, convaincante et émouvante. Je ne suis pas la seule à avoir senti quelques larmes d’émotion pointer, je vous promets que c’est vrai. A la fin de ce discours, notre jeune collègue argentin a posé sa main sur le bras de Brenda, en un beau geste de solidarité. Il a ensuite enchaîné quelques mots, suivi par un jeune archiviste égyptien. C’était un moment fort.
Et là je me suis dit : nous sommes 900 archivistes ici. Il n’y a pas un gourou spécifique que nous sommes venus écouter. Aucun lobby à ce que je sache pour nous offrir des vacances dans les îles en nous demandant de tenir un certain discours (ou alors j’ai raté un truc). Les participants participent aux journées (ce qui implique qu’ils ne sont pas juste là pour vivre de folles nuits et dormir le jour). Pendant les pauses, les couloirs résonnent de discussions au sujet des présentations auxquelles nous avons assisté. D’échanges pointus entre geeks trop heureux de retrouver des pairs proches ou lointains géographiquement. De solidarité car nous vivons tous les mêmes questionnements, de l’Australie au Québec en passant par la Suisse, et arrivons à des conclusions semblables.
Des personnes motivées, convaincues, engagées et passionnées. Qui sont ici, à Gérone, par intérêt pour leur métier. 146 exposés sans publicité pour une marque spéciale, non, des présentations de projets réalisés avec plus ou moins de budget, portés par des personnes qui y croient et qui généralement bricolent au début avec les moyens du bord. La synthèse de réflexions sur les problématiques du moment.
Tout cela confirme davantage ce que j’écrivais dans un précédent billet : j’aime cette profession et les personnes qui l’exercent.
Dans le cadre du projet d’archivage électronique à long terme Gal@tae, il a été nécessaire de développer une application génératrice de SIP (Submission Information Package) dans le système d’information métier du producteur de documents. Le processus général de Gal@tae est décrit dans cet article . Nous souhaitons ici nous focaliser plus particulièrement sur cette application.
L’objectif à atteindre est que le service producteur puisse sélectionner les documents qui doivent être versés aux archives définitives directement dans son système d’information et qu’en quelques clics simples le SIP soit généré et prêt à être archivé.
En plus du SIP, l’application doit produire également un fichier XMl contenant les champs de description archivistique propres au SIP. Cette description doit être ensuite intégrée dans la base de données archives (ou AIS) (illustration 1).
Illustration 1
SIP
Le cahier des charges avait pour base la Spécification du Submission Information Package (SIP) produit par les Archives fédérales suisses (AFS). En effet, les SIP seront dans le cadre de ce projet hébergés sur la plate-forme des AFS.
Un SIP est formé de deux répertoires. Le premier, le répertoire “content”, contient les documents électroniques à archiver. Le second, le répertoire “header”, contient les métadonnées rassemblées dans le fichier “metadata.xml” ainsi qu’un répertoire “xsd” réunissant les schémas XML qui définissent la structure des métadonnées.
Fichier XML de métadonnées descriptives (inventaire)
Les métadonnées de description font l’objet d’un fichier produit par le service producteur et versé en sus du SIP. Les spécifications relatives à ce fichier XML ont été développées en interne (autrement dit par nous les archivistes): il s’agit d’un dictionnaire de métadonnées nécessaires à la description de documents électroniques, à savoir les champs ISAD-G traditionnels ainsi que les métadonnées propres à la description de ce type de documents. Ce dictionnaire a ensuite été transformé en schéma XML. Un composant applicatif permettant d’extraire les données du fichier XML pour les intégrer dans la base de données métier a ensuite été développé.
L’application
Le mandataire a développé cette application pour un système d’information métier sur la base des spécifications des AFS et du schéma XML de métadonnées descriptives fourni par les archivistes. Quelques réunions et la mise à disposition d’exemples de SIP ont permis d’apporter les précisions nécessaires. Le fonctionnement est le suivant:
L’interface du système d’information métier propose une fonctionnalité supplémentaire nommée “module d’archivage”. Une fois qu’un dossier d’affaire clos, ce dossier apparaît directement dans ce module d’archivage. Un numéro lui est apposé automatiquement.
Le processus d’archivage prévoit la préparation du SIP ainsi que celle du fichier XML de métadonnées descriptives. Le masque de saisie permet une correction des métadonnées, qui apparaissent automatiquement (illustration 2).
Illustration 2
Une fois les métadonnées vérifiées, les fichiers SIP et XML sont prêts à être générés (illustration 3):
Illustration 3
Le SIP (Archivage SIP) et le fichier XML de métadonnées descriptives (Archivage AEG) sont livrés dans deux fichiers au format ZIP, qui n’ont plus qu’à être envoyés à l’institution d’archives.
Le projet a demandé 50 jours de développement, dont 25 jours pour le composant de génération du SIP (analyse des données, analyse technique du schéma du SIP et du dictionnaire de données des AEG et développement). 25 jours ont été nécessaire pour les divers essais d’installation et de configuration, la gestion et le suivi de projet avec la direction générale des systèmes d’information, les modifications en cours de projet pour le passage d’un flux connecté avec un webservice à un flux autonome avec écriture des fichiers, les ajustements en fin de projet sur l’interface web et divers autres points.
Le composant développé peut être réutilisé pour d’autres producteurs ou services de l’administration, sans qu’il ne faille reprendre l’entier du développement.
Pour réutiliser le composant, il faut tout d’abord définir le dictionnaire de données pour les attributs métiers (autres que les champs ISAD-G traditionnels) et définir l’organisation des documents dans le répertoire « content » du SIP. Ensuite, il s’agit de développer la partie spécifique du composant qui va lire les données nécessaires. Les autres fonctionnalités – construire le fichier XML, créer l’archive, etc.- sont disponibles.
Le temps d’analyse et de développement pour l’adaptation de l’application génératrice de SIP à partir de l’application développée dans le cadre du projet dépendra de l’ampleur du contenu traité par le service producteur et des sources de données auxquelles il faudra accéder.
Ce petit billet pour témoigner de notre expérience de développement d’une application SIP creator et de son implémentation dans un SI métier. Sur la base des spécifications et des exemples fournis, il n’y a pas eu de problème particulier pour ce développement.
Les Journées des Archives 2013 organisées par l’Université catholique de Louvain-la-Neuve (Belgique) avaient pour thème: De la préservation à la conservation. Stratégies pratiques d’archivage.
Lors de ce colloque, j’ai présenté le projet d’archivage électronique aux Archives d’Etat de Genève, Gal@tae, dans ses aspects organisationnels et techniques.
Pourquoi un intérêt pour cette question, en fait ? je pense qu’en tant qu’e-archivistes, nous sommes plus geeks que la moyenne, sensibilisés par notre formation classique en histoire à la pertinence des sources, confrontés aux problèmes de pérennité (de l’image par exemple), actifs sur des réseaux sociaux – même si c’est des réseaux de vieux 😉 – et quand à tout cela s’ajoute le fait d’être parent d’enfants qui commencent à vivre tout cela en live, ça remue.
Depuis, avec deux amies de l’association des parents, nous avons étoffé notre projet d’éducation numérique à l’école et l’avons présenté l’an passé à la direction de notre école primaire (4-12 ans). Le timing tombait à pic et ce projet a pu être associé à celui de l’école, à savoir créer un journal en ligne. A la formation technique sur les outils en ligne prévue pour les enseignants, nous avons proposé d’ajouter une réflexion sur l’éducation numérique, donnée par l’association Action Innocence, selon le dispositif suivant :
une soirée « formation parents-enseignants » en deux parties : une présentation et réflexion sur les réseaux sociaux et l’identité numérique, puis une discussion en petits groupes mélangés parents-enseignants sur la « charte éthique » journal (à Genève, une école ne peut pas ouvrir un journal en ligne sans s’être mis d’accord sur une charte rédactionnelle).
En automne prochain, deux journées d’intervention d’Action Innocence destinées aux classes de l’école, qui se termineront par une soirée destinée à tous les parents avec spectacle interactif.
Voici quelques éléments de cette première soirée, animée par Sébastien Gendre, dans une présentation percutante, pleine d’humour et passionnante.
Constatation d’introduction, nous n’avons pas vécu ce que le jeunes vivent aujourd’hui. Ils sont des natifs numériques, nous sommes des migrants numériques.
En 2014, 100% des jeunes de 14 à 19 ans sont internautes, à savoir : ils se connectent au moins trois fois par semaine pour 2 activités distinctes. Il n’y a donc pas de retour possible en arrière, cette réalité fait partie de la vie désormais. Je pensais que cette constatation était un acquis de base pour tout le monde. En fait, non. Entendre cela a été très important pour beaucoup des participants.
Remarque 1 : à la citation de Twitter, Whatsapp, Instagram et SnapChat, la quasi-totalité des personnes présentes ouvre de grands yeux, ce qui me surprend. Facebook seul est connu comme réseau social.
Remarque 2 : l’âge moyen des utlisateurs Facebook est de 41 ans (dans les dents, on savait que c’était un réseau de vieux, mais quand-même…).
Remarque 3 : c’est le grand écart numérique entre les lecteurs habituels de ce blog et les parents et enseignants présents.
L’attrait des enfants et des jeunes pour les TIC : 3 points forts sont présentés:
Un mode de communication inédit (discuter avec tous les copains en même temps et en continu 24h/24)
La volonté de paraître (parler de soi. Le regard des autres est important plus que tout pour les ados. En réalité ils font ce que nous avons toujours fait, mais avec une audience décuplée et un feedback immédiat).
Le phénomène d’amplification du cercle vicieux (par exemple toute une classe se met dans un groupe Whatsapp mais en excluant deux personnes)
Quel est le problème des adultes ?
Les adultes se sentent dépassés par la technologie et sont tentés de démissionner. Mais quelles sont les compétences réelles de jeunes en matière de numérique ? Ils apprennent vite à se servir de nouveaux outils et à être à l’aise avec un le tout dernier jeu, car ils n’ont pas peur d’essayer, de tout casser et leur mode de fonctionnement est : j’apprends par l’erreur. Ils n’ont en revanche que peu de connaissances technologiques (les composants d’un ordinateur par exemple), et encore moins la mesure des implications sociales.
Et de là découle à mon avis le point central de toute la question, exprimé de manière exemplaire par Sébastien Gendre. C’est pour porter ce point plus loin que j’ai eu envie de rédiger ce billet :
Adulte, parent, enseignant : ne désertons pas le terrain numérique :
Le problème n’est fondamentalement pas celui de la technologie et des machines. Les enfants, les ados ont besoin de développer leur esprit critique, leur citoyenneté et leur capacité à faire des choix. Ils ont besoin de recevoir des valeurs. L’enfant ne va pas se développer sans l’adulte.
L’éducation numérique va des adultes à l’enfant : c’est la transmission du savoir-être (valeurs, esprit critique, citoyenneté, capacité à faire des choix).
L’éducation au numérique peut aller des jeunes aux adultes: c’est la transmission du savoir-faire (technologie).
En tant qu’adulte, parent, enseignant, il est nécessaire de ne pas déserter le terrain numérique. Les adultes doivent donc se positionner et la question fondamentale est la suivante : comment être à côté des jeunes – ou pas.